Journée mondiale de la Santé sexuelle
Communiqué de presse du 04/09/2024
POUR UNE ÉDUCATION SEXUELLE ET AFFECTIVE INCLUSIVE ET ADAPTÉE AUX BESOINS DES JEUNES
À l’occasion de la Journée mondiale de la Santé sexuelle, le Planning Familial souhaite réaffirmer son engagement en faveur du droit à une éducation sexuelle et affective complète, inclusive et respectueuse des diversités. Cette journée mondiale est une opportunité précieuse pour mettre en lumière l’importance cruciale de garantir à tous les jeunes l’accès à une éducation qui les prépare de manière adéquate à comprendre et gérer leur santé sexuelle.
Le Planning Familial se tient en première ligne de l’éducation sexuelle et affective. Tout comme les autres organismes professionnels en la matière, il offre une approche holistique pour sensibiliser les jeunes aux questions essentielles liées au consentement, au corps, aux sexualités, aux genres et bien plus encore.
Ces thématiques sont toujours abordées de manière adaptée à l’âge des jeunes, afin de garantir une transmission d’informations appropriée à leur niveau de développement. Le Planning Familial met un point d’honneur à répondre aux questions des jeunes de façon précise et nuancée, en tenant compte de leur degré de connaissance et de leur compréhension.
Les thématiques LGBTIQ+ se retrouvent également au cœur de cette éducation, reflétant les préoccupations et les questionnements actuels des jeunes sur leur identité et leurs relations. Le Planning Familial et ses partenaires veillent à créer un espace de dialogue ouvert et respectueux, où chaque jeune peut explorer ces sujets en toute confiance et sans tabou.
Cet accès à l’information est essentiel pour garantir une éducation affective et sexuelle adaptée aux jeunes. Cela permet non seulement de les informer, mais aussi de les responsabiliser et de les soutenir dans leur développement personnel et affectif, dans le respect de leur diversité et leurs besoins spécifiques.
L’éducation affective et sexuelle : un enjeu global pour la santé
L’éducation affective et sexuelle est un pilier essentiel pour le développement harmonieux des enfants et des jeunes. Elle vise à leur fournir les connaissances et compétences nécessaires pour comprendre et gérer leur propre santé sexuelle de manière positive, tout en respectant les droits des autres. Cette éducation englobe les aspects biologiques, psychologiques, sociaux et émotionnels de la sexualité humaine, et repose sur des preuves scientifiques solides.
Le modèle d’éducation sexuelle que nous défendons, déjà adopté dans plusieurs pays (Suède, Pays-Bas et Canada)*, prône une approche inclusive, non stigmatisante et adaptée à chaque stade de développement. Elle contribue également à la prévention des violences, du harcèlement et des discriminations, en promouvant des relations égalitaires et en déconstruisant les stéréotypes sexistes et homophobes.
Une exigence internationale pour les Droits de l’enfant
L’éducation sexuelle complète est reconnue par de nombreuses organisations internationales, dont l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’UNESCO, comme un droit fondamental pour les enfants. Elle est essentielle non seulement pour la protection de leur santé physique et mentale, mais aussi pour leur développement social et émotionnel. Les Droits de l’enfant incluent le droit à l’information. Une éducation sexuelle bien conçue offre aux enfants les outils nécessaires pour comprendre leur propre corps, leurs relations et leurs Droits.
* Ces pays sont reconnus pour leurs approches innovantes et efficaces, qui sont en ligne avec les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’UNESCO sur l’éducation sexuelle complète.
Pays-Bas : Rutgers : Sexuality Education in the Netherlands.
Suède : Socialstyrelsen (Conseil national pour la santé et le bien-être) : Sexuality Education in Sweden (UNESCO Resource) (document de l’UNESCO mentionnant le modèle suédois).
Canada : Ministry of Education, Ontario : Ontario’s Health and Physical Education Curriculum (ce curriculum inclut l’éducation sexuelle).
Un cadre pour prévenir les risques, luter contre la désinformation et promouvoir l’égalité
L’intégration de l’éducation affective et sexuelle dans les programmes scolaires dès le plus jeune âge permet à la fois de protéger les enfants, mais aussi de prévenir les risques liés à la désinformation. Dans un monde où les jeunes ont un accès de plus en plus précoce et non encadré à Internet, il est crucial de leur offrir une base solide de connaissances pour qu’ils puissent naviguer dans un environnement souvent saturé d’informations erronées ou inappropriées.
De plus, une éducation inclusive, qui aborde les questions d’orientation sexuelle, d’identité et d’expression de genre, joue un rôle clé dans la promotion de l’égalité. En apprenant aux jeunes que toutes les orientations sexuelles et identités de genre sont valides et méritent respect, nous contribuons à éradiquer les stéréotypes et à renforcer le vivre ensemble.
Des initiatives similaires ont été mises en œuvre avec succès dans des pays comme les Pays-Bas et le Canada, où l’éducation sexuelle globale fait partie intégrante du cursus scolaire, avec des résultats positifs sur la tolérance et le respect des diversités.
Il est primordial de débuter cette éducation dès le plus jeune âge, en répondant aux questions des enfants de manière adaptée à leur développement. Cette approche progressive vise à l’instauration d’un dialogue ouvert et continu, tant à la maison qu’à l’école.
La sensibilisation à la diversité familiale : un apprentissage essentiel pour le vivre ensemble
L’éducation doit également inclure une sensibilisation à la diversité familiale, y compris les familles arc-en-ciel. Il est essentiel que les enfants grandissent en étant conscients que les familles peuvent prendre des formes diverses, et que toutes ces formes méritent reconnaissance et respect. Cela réduit les préjugés et les discriminations dès le plus jeune âge, et contribue à une société où chacun se sent accepté et valorisé.
En abordant les questions de diversité familiale et en enseignant les valeurs d’égalité et de respect, nous préparons les enfants à vivre dans une société pluraliste qui est la société d’aujourd’hui.
L’accès à l’éducation sexuelle et affective
Enfin, Il est essentiel de reconnaître que tous les jeunes n’ont pas accès à une éducation sexuelle et affective de qualité. Bien que la loi affirme que chaque enfant devrait y avoir accès, la réalité est tout autre. Par manque de ressources, il n’est pas garanti qu’un jeune recevra cette éducation au cours de sa scolarité. Et même si c’est le cas, cela risque de n’arriver qu’une seule fois. À titre de comparaison, au Canada, les jeunes bénéficient d’une éducation sexuelle et affective à plusieurs reprises tout au long de leur vie, leur offrant ainsi des opportunités continues de développer une compréhension saine et complète de ces sujets essentiels.
Il est impératif de garantir à tous les jeunes un accès régulier et de qualité à une éducation sexuelle et affective, afin qu’ils puissent grandir dans un environnement respectueux et inclusif.
Les inégalités actuelles montrent qu’il est nécessaire de renforcer et d’étendre ces programmes, pour que chaque enfant, sans exception, puisse bénéficier de cet apprentissage essentiel tout au long de son parcours scolaire.
Contact Presse :
- ACHUTEGUI Ainhoa, Présidente du Conseil d’Administration du Planning Familial
- aachutegui@planning.lu
- info@planning.lu
- +352 48 59 76 50
Annexe
L’éducation affective et sexuelle : comment ça fonctionne ?
L’éducation sexuelle au Luxembourg vise à répondre aux questions des jeunes, à les sensibiliser à la tolérance, et à leur enseigner où trouver des informations fiables sur la sexualité. L’objectif principal est de leur fournir les outils nécessaires pour savoir où et comment s’informer de manière autonome et en toute sécurité.
L’éducation sexuelle et affective (ESA) est assurée par une équipe du Planning Familial dédiée de 5 équivalents temps plein (ETP), qui intervient à travers tout le pays. Les séances sont dispensées en luxembourgeois, allemand, français et anglais dans divers établissements scolaires, y compris les écoles luxembourgeoises, européennes, internationales et françaises. Les contenus sont adaptés à l’âge et aux besoins des élèves, en suivant les standards de l’OMS.
Au cycle fondamental ?
Les séances sont organisées à la demande des écoles. Pour les cycles 2 et 3, deux séances d’une heure chacune sont prévues. Pour le cycle 4, deux séances de deux heures chacune sont organisées.
L’enseignant.e est présent.e lors de ces séances. La confidentialité est essentielle, surtout pour les classes de 4.1 et 4.2, où les élèves traversent la puberté. Une boîte à questions est préparée par l’enseignant.e pour permettre aux élèves de poser leurs questions discrètement. Ces questions sont ensuite abordées lors des séances, dans un cadre respectueux et sans jugement. Une collaboration étroite avec les enseignant.e.s est nécessaire pour assurer un suivi efficace des cours d’ESA. Les règles de respect, de confidentialité et de volontariat sont expliquées au début de chaque séance afin de créer un environnement sûr et inclusif.
Au cycle fondamental, les séances d’éducation sexuelle abordent la découverte des corps humains, les émotions, les relations, la famille, la puberté (pour les plus âgé.e.s), les bons et mauvais secrets, etc. Les enseignements se concentrent sur des notions simples comme les parties du corps, le respect de l’espace personnel et les relations familiales. Elles incluent également des notions d’intimité et de consentement, adaptées à l’âge des élèves. L’information, les concepts ou les méthodes d’enseignement sont ainsi ajustés en fonction du niveau de développement cognitif, émotionnel et social des individus à un âge spécifique. Cela assure que les sujets sont présentés de manière compréhensible, pertinente et appropriée pour les capacités et les besoins des élèves à chaque étape de leur croissance.
Au secondaire ?
Les séances sont organisées à la demande des établissements. L’éducation sexuelle est généralement proposée sous forme de workshops, sans la présence des professeur.e.s, ce qui encourage les élèves à participer plus librement. Pour les classes de 6e/7e, deux séances de deux heures sont prévues. Pour les autres classes, une seule séance de trois heures est organisée, par manque de moyens humains. D’autres interventions, incluant des journées de prévention, sont réalisées dans divers lycées.
Au secondaire, l’éducation sexuelle se concentre sur des thématiques telles que la puberté, la contraception, les cycles, les menstruations, les orientations sexuelles, les IST et les relations. Elle aborde également des sujets comme la pornographie, le consentement et l’identité et l’expression de genres, tout en encourageant la réflexion personnelle, une approche positive et le respect des autres.
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