Ce que dit le droit
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Nous vous expliquons sur cette page la législation en vigueur qui traite de la santé sexuelle, des droits sexuels, de l’IVG au Luxembourg, et du rôle clé de l’International Planned Parenthood Federation (IPPF) dans la promotion de ces droits à l’échelle mondiale.
La santé sexuelle
Selon l’OMS, « la santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. »
Les droits sexuels et reproductifs
Les droits sexuels* garantissent que les relations entre les personnes se déroulent dans le respect de la liberté de chacun, tant dans ses choix que dans ses actes, afin que toute personne puisse accéder à une vie sexuelle épanouie.
Ils reconnaissent à chacun le droit de ne pas subir de contrainte (être forcé à faire quelque chose), de discrimination (notamment en raison de son sexe ou de son orientation sexuelle), ni de violence.
Les droits sexuels comprennent aussi pour chaque personne le droit :
- De pouvoir consulter des professionnel.les de santé et de disposer de soins (accès à la contraception ou à l’IVG par exemple),
- De chercher, recevoir et diffuser des informations en matière de sexualité,
- De recevoir une éducation sexuelle complète de qualité,
- De préserver l’intégrité de son corps,
- De choisir ses partenaires,
- De décider d’être sexuellement actif.ve ou non,
- De consentir à un mariage ou/et des rapports sexuels désirés,
- De décider d’avoir ou non des enfants et à choisir le moment de leur naissance,
- De rechercher une vie sexuelle satisfaisante, sûre et agréable.
« L’exercice responsable des droits humains veut que toute personne se doive de respecter les droits d’autrui. » (OMS, 2006)
Les dix droits sexuels sont les suivants :
Article 1 – Le droit à l’égalité, à l’égale protection devant la loi et à n’être soumis à aucune discrimination sur la base de son sexe, sa sexualité ou son genre. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, et doivent bénéficier d’une égale protection devant la loi contre toute discrimination fondée sur leur sexe, leur sexualité ou leur genre.
Article 2 – Le droit à la participation pour tous, sans distinction de sexe, de sexualité ou de genre. Toute personne a droit à un environnement qui lui permet de contribuer et de participer de façon active, libre et riche de sens aux dimensions civiles, économiques, sociales, culturelles et politiques de la vie humaine, et cela à l’échelon local, national et international. Cette contribution et cette participation favorisent l’accomplissement des droits humains et des libertés fondamentales.
Article 3 – Le droit à la vie, la liberté, la sécurité de la personne et à son intégrité corporelle Toute personne a droit à la vie, à la liberté et à ne pas être soumise à la torture ni à des traitements cruels, inhumains et dégradants, cela dans tous les cas et en particulier pour des raisons de sexe, d’âge, de genre, d’identité de genre, d’orientation sexuelle, de situation de famille, d’antécédents et/ou de comportement sexuels, réels ou supposés, et de sérologie VIH/sida. Toute personne a aussi le droit d’exercer sa sexualité sans être soumise à des violences quelconques ou à la coercition.
Article 4 – Le droit au respect de la vie privée Toute personne a le droit de ne pas subir d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile, ses documents ou sa correspondance. Toute personne a le droit au respect de sa vie privée, ce qui est essentiel à l’exercice de son autonomie sexuelle.
Article 5 – Le droit à l’autonomie et à la reconnaissance devant la loi Toute personne a le droit d’être reconnue devant la loi et à la liberté sexuelle. Cela implique pour chacun l’opportunité pour chacun d’exercer le contrôle sur ce qui touche à sa sexualité, de décider librement de ce qui touche à sa sexualité, de choisir ses partenaires sexuels, de rechercher à atteindre son plein potentiel et plaisir sexuels, ce dans un contexte non discriminatoire et en tenant pleinement compte des droits d’autrui et des capacités évolutives de l’enfant.
Article 6 – Le droit à la liberté de penser, d’opinion et d’expression ; et le droit à la liberté d’association Toute personne a le droit d’exercer sa liberté de pensée, d’opinion et d’expression en matière de sexualité, d’orientation sexuelle, d’identité de genre et de droits sexuels, sans intrusions arbitraires ni limitations fondées sur des croyances culturelles ou l’idéologie politique dominante, ou encore sur des notions discriminatoires d’ordre public, de moralité publique, de santé publique ou de sécurité publique.
Article 7 – Le droit à la santé et de bénéficier des progrès de la science Toute personne a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre, ce qui comprend les déterminants de la santé et l’accès aux soins de santé sexuelle pour la prévention, le diagnostic et le traitement de toute prévention, problème ou pathologies sexuels.
Article 8 – Le droit à l’éducation et à l’information Toute personne, sans discrimination aucune, a droit à l’éducation et à l’information nécessaires et utiles pour l’exercice de sa citoyenneté dans les sphères privées, publiques et politiques.
Article 9 – Le droit de choisir de se marier ou non, de fonder et planifier une famille et de décider d’avoir ou non des enfants, quand et comment. Toute personne a le droit de choisir de se marier ou non, de fonder ou non une famille, de décider d’avoir ou non des enfants, de décider librement et en toute responsabilité du nombre de ses enfants et de l’espacement des naissances, et ce dans un environnement où les lois et politiques reconnaissent la diversité des formes de famille, y compris celles non définies par la descendance ou le mariage.
Article 10 – Responsabilité et réparation. Toute personne a droit à des mesures et recours éducatifs, législatifs, judiciaires et autres, qui sont efficaces, adéquats, accessibles et appropriés afin de veiller et d’exiger que ceux qui ont le devoir de faire respecter les droits sexuels leur rendent des comptes. Ceci implique la capacité à surveiller la mise en œuvre des droits sexuels et l’accès à une réparation pleine et entière par restitution, compensation, réhabilitation, satisfaction, garantie de non-répétition et tout autre moyen.
Sources : IPPF.
La Loi règlementant l’IVG au Luxembourg
Depuis décembre 2014, le Luxembourg a légalisé l’IVG.
Avec cette nouvelle loi :
- L’IVG n’est plus dans le Code Pénal. La loi est intégrée dans le Code de Santé.
- Elle est possible sur demande de toute femme, majeure ou mineure, jusqu’à 12 semaines de grossesse (ou 14 semaines d’aménorrhée).
- Un.e spécialiste en gynécologie et obstétrique doit réaliser une échographie qui précise le terme et le siège de la grossesse.
- Les femmes peuvent opter pour une pré- ou post-consultation. Il s’agit d’un droit et cela ne constitue plus une obligation. La consultation pré-IVG est cependant obligatoire pour les jeunes filles en-dessous de 18 ans.
- Le consentement parental ou d’un représentant légal ou adulte de confiance est nécessaire pour les mineures.
- La période de réflexion avant l’IVG est de 3 jours à partir de la première consultation.
- L’IVG est remboursée par la Caisse Nationale de Santé (CNS).
L'IPPF (International Planned Parenthood Federation)
Créée en 1952 à Bombay en Inde, l’IPPF est la première organisation non gouvernementale au monde dans le domaine de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction.